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Microcosme de l'ostreidae

En cette chaude journée de juillet, les vents du large viennent rafraîchir l’atmosphère et caresser la peau marquée par les traces de l’air marin, de Michel, saisonnier expérimenté. L’ostréiculture occupe une place importante dans la Manche. Le département fournit environ la moitié de la production d'huîtres de toute la Normandie, première région ostréicole française. En période de forte marée, les ostréiculteurs font appel à une main d’œuvre saisonnière. Les entreprises se transforment alors en microcosme social et réunissent pendant 8 à 10 jours mensuels des travailleurs de tous les horizons. Au sein de l’entreprise Thomas LENOIR, implantée à Blainville-sur-Mer, huit saisonniers - étudiants, retraités, demandeurs d’emploi ou même salariés - partagent cet espace-temps. Dans la région, l’activité ostréicole est un véritable vecteur de développement social et économique et fait régulièrement appel à cette main d'œuvre ponctuelle. Là où les plus jeunes découvrent un travail difficile, et créent des liens petit à petit, les plus expérimentés prennent une place importante grâce à leur expérience déjà acquise. Sur le terrain, tous sont considérés au même titre et il est parfois difficile de distinguer les saisonniers des salariés. Dans un climat de confiance mutuelle, même les tâches à plus forte responsabilité peuvent être confiées aux nouveaux venus. L’entraide s’installe naturellement. La mécanisation du travail dans les parcs reste mineure et le travail saisonnier, réelle culture de vie dans le bassin manchois, a encore de belles années devant lui. Malgré tout, l’activité ostréicole est dépendante du climat et donc de son dérèglement. Pour faire face aux nouveaux enjeux qui en découlent (arrivée de nouveaux prédateurs, réchauffement des eaux, risques de pollution, modification probable du trait de côte, etc.), l’activité a déjà commencé à s’adapter. L’incertitude qui pèse sur le futur est réelle. 2022-07-14&15

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